Par Stéphane Audoin-Rouzeau, directeur d’études à l'École des hautes études en sciences sociales(EHESS) et président du Centre international de recherche de l'Historial de la Grande Guerre, publié dans Mediapart le 12 avril 2020

Il est 20h, des millions de français applaudissent les soignants depuis leurs fenêtres. Certains ne le font pourtant pas. D'autres ne le font plus.
Si la crise que nous traversons est en effet une "guerre", pour citer le Président Macron, les soignants en seraient les héros. Or le héros est celui qui se sacrifie, qui ne se plaint pas, et retourne à l'anonymat par abnégation aussitôt l'épisode clôt. La réalité file la métaphore.
La comparaison guerrière peut toutefois trouver un écho lorsqu'il s'agit d'analyser l'après-crise. Quel visage aura celle à venir ? Paul Valéry, au lendemain de la Grande Guerre avouait :
« Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles »
Ce phrase n'a décidément pas pris une ride en ces temps de trouble sanitaire alors que le transhumanisme s'évertue à mettre un terme à l'idée même de la mort !
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